Fouad Housni, 45 ans et responsable d’une agence de tourisme d’affaires à Marrakech

Nouvel épisode de notre série “Que sont-ils devenus ?” Depuis l’an dernier, notre établissement vous donne régulièrement des nouvelles de nos ancien.ne.s élèves. De celles et de ceux qui sont aujourd’hui étudiant.e.s, dans de prestigieuses écoles européennes ou en Amérique du Nord, ou alors de celles et de ceux qui s’épanouissent dans la vie active, à Marrakech ou ailleurs dans le monde. Ainsi, après Anas Hadni et Leïla Berrada Mnimene, aujourd’hui, c’est Fouad Housni qui accepte de “se mettre à table”. L’occasion de revenir avec lui sur ses années au LVH, dans les années 90, et son parcours professionnel qui l’a conduit à multiplier les expériences dans les domaines de l’informatique et du tourisme d’affaire. 

Fouad Housni fait partie de la famille des purs marrakchis. “A quelques escapades près”, comme il le dit lui-même, ce père de famille est toujours resté fidèle à la cité ocre. Un attachement indissociable aux années passées dans notre établissement dont il a fréquenté les bancs, du CE1 jusqu’au Bac, obtenu en 1994. “La seule exception est mon année de 1re que j’ai suivi en France, à Arcachon. A part ça, j’ai fait tout ma scolarité à Renoir et Victor-Hugo”, dit-il, avec fierté. Aujourd’hui, à 45 ans, Fouad Housni garde encore un “très beau souvenir” de cette époque. “La cité scolaire, c’est comme ma 2e maison. Quand je passe à côté, ou quand j’ai la chance de rentrer à l’intérieur, j’ai l’impression d’être un peu chez moi.”

Pouvez-vous nous raconter dans les grandes lignes votre parcours ?

Pour la petite histoire, je suis né à Casablanca en 1975 mais je n’y ai vécu que quelques années, puisque je sui venu m’installer avec ma mère à Marrakech en 1981. Je suis franco-marocain. J’ai fait toute ma scolarité ici, mais aussi mes études supérieures. Je précise que le métier que je fais aujourd’hui n’a finalement plus rien à voir avec ce vers quoi elles me prédestinaient à l’époque…

Vous travaillez dans quel domaine ?

Dans deux domaines, en fait. D’abord, dans celui du web, un univers qui n’existait pas encore quand j’ai démarré mes études supérieures. Je sais, ça fait un peu vieux de dire ça, non ? (rires) Le second, c’est celui du tourisme. Aujourd’hui, j’ai la chance de travailler avec ma femme dans ces deux domaines que j’affectionne particulièrement. Ensemble, nous avons repris l’agence de ma mère qu’elle avait fondée en arrivant à Marrakech au début des années 80 et nous nous sommes spécialisés dans le tourisme d’affaires. Personnellement, je m’occupe de la partie digitale et supervise les projet “senior”. Notre petite boutique de travel agency est essentiellement tournée vers le marché anglophone et compte une dizaine d’employés.

A la lumière de ce que vous nous dites, faut-il comprendre que votre parcours n’a pas été longiligne ?

Oui, on peut le dire. J’ai d’abord obtenu un Bac littéraire (A2) en 1994 avant d’entrer dans une école de commerce de Marrakech où je suis resté deux ans. Pas plus, car il y avait certaines matières qui s’apparentaient à du Chinois pour moi. Je crois que j’ai finalement plus appris en deux ans au sein de l’association estudiantine, l’AIESEC, mais passons… Du coup, en 1996, j’ai laissé tomber et j’ai commencé à travailler. Deux ans plus tard, Internet est arrivé au Maroc. Comme j’étais un peu geek sur les bords, je me suis mis à fond dans le web, apprenant sur le tas du côté d’Agadir puis à Marrakech où j’ai ouvert ma première boite de développement web qui s’appelait à l’époque la Kasbah numérik. En 2009, je suis passé à l’informatique en devenant un revendeur d’Apple pour une société qui n’existe plus aujourd’hui. J’étais à fond dans les solutions Apple à ce moment-là et ça marchait fort. Puis, j’ai repris une maison d’hôte en gérance sur la route d’Ouarzazate, jusqu’en 2016, année où j’ai donc décidé avec mon épouse de reprendre l’agence de tourisme Unitours Maroc, avec laquelle tout fonctionnait à merveille jusqu’à ce que tout s’arrête soudainement en février dernier, pour les raisons que vous connaissez.

Quels souvenirs gardes-tu de ta scolarité ?

J’étais un garçon plutôt respectueux, réservé. Je n’étais pas du genre à faire les 400 coups mais j’avais ma bande de copains et de copines avec qui j’ai fait toute ma scolarité. De mémoire, je n’étais pas une lumière au niveau des notes mais je me débrouillais. On peut aller le vérifier dans les archives, non ? (rires) Plus sérieusement, je me souviens que j’adorais certaines matières, comme l’Anglais… J’avais un énorme respect pour Mme Fantun, pour sa connaissance de la langue, sa pédagogie… Elle a beaucoup joué dans le fait qu’aujourd’hui, j’aime cette langue que je parle couramment… J’y pense, j’appréciais aussi Mme Fuentes qui était ma prof’ d’espagnol. A l’époque, elle commençait sa carrière et aujourd’hui, pour la petite histoire, elle a l’une de mes deux filles en classe. J’ai également gardé un très bon souvenir de mon expérience en théâtre. J’en faisais en terminale et ça m’a beaucoup marqué. Comme les cours de philosophie de M. Calori, un professeur que je rangerai dans ceux du « cercle des poètes disparus ». En l’écoutant, j’étais prêt à me mettre debout sur la table… (rires)

Du coup, vous avez scolarisé vos enfants dans notre établissement…

Oui, j’ai deux filles. Lina, qui est en 1re, et Salma, en 5e. Je suis très fier qu’elles soient au lycée français. De toute façon, je ne me voyais pas les mettre ailleurs.

En tant que parents, comment avez-vous vécu la période de confinement lors du 3e trimestre dernier ?

Nous étions un peu paumés au début, je l’avoue, comme beaucoup je pense. Nous ne savions pas trop comment l’enseignement aller se dérouler, c’est vrai, mais dans notre foyer, nous avons la particuliarité d’être “hyper-connectés”. Il y avait un terrain favorable, on va dire cela, et mes filles en ont bénéficié, évidemment. Très rapidement, elles ont pu se mettre au travail devant leurs ordinateurs et profiter d’une bonne connexion pour faire les visios. C’était important. Du coup, elles se sont montrées très rapidement autonomes en ce qui concerne l’enseignement à distance, la gestion de l’emploi du temps avec Pronote, les devoirs à faire sur Classroom…  Il y a une autre chose qui a joué favorablement. Je suis aujourd’hui de plus en plus impliqué au sein de l’association de parents d’élèves APEMA, ce qui m’a permis d’être au courant durant le confinement des décisions prises par la direction. En faire partie est une manière de montrer mon attachement à la scolarité de mes enfants.

Quel choix avez-vous fait pour vos filles à la rentrée : présentiel ou distanciel ?

On ne va pas se mentir, la période de confinement a toutefois été pénible. Trois mois, c’était long, pour tout le monde. Mais je pense que nous l’avons plutôt bien géré. Du coup, à la rentrée, nous étions partis pour continuer à faire du distanciel, même si nous savons très bien qu’en visio, nos enfants ne peuvent pas avoir la même interaction avec leurs professeurs, aussi bons soient-ils. Mais c’était quand même notre choix au moment du sondage et c’est ce qui s’est passé. Puis, rapidement, on a vu les mesures draconiennes prises par l’établissement sur le plan sanitaire et elles nous ont rassurées. Nous avons donc envoyé un mail au proviseur-adjoint et nos filles ont pu reprendre en présentiel, dès le lendemain.

Parmi les nombreuses actualités de cette rentrée, il y a un projet de création d’une nouvelle association d’anciens élèves de l’établissement. Seriez-vous tenté d’en faire partie ?

Je sais qu’il en existait une dans le temps, j’avais un peu travaillé avec elle à l’époque, mais je ne sais pas trop ce qu’elle est devenue. Si une nouvelle se créée, organise des évènements où les anciens seront amenés à se retrouver, à partager des souvenirs et à proposer des choses pour l’établissement, c’est avec un grand plaisir que je la rejoindrai.

En tant que professionnel du tourisme à Marrakech, comment vivez-vous la crise qui frappe de plein fouet votre secteur depuis mars dernier ? 

Le secteur était parti pour faire une bonne année 2020. En février dernier, nous avions de notre côté de belles réservations, de beaux projets et de belles perspectives jusqu’en octobre, et puis tout à coup, ça a fait pschittt. Il faut comprendre que face à cette situation inédite, nous, agence de voyage spécialisée dans le tourisme d’affaires, nous avons été les premiers à fermer et nous serons les derniers à rouvrir sur Marrakech.

Bien évidemment, ayant toujours vécu à Marrakech, à quelques escapades près, je sais que nous ne sommes pas les plus à plaindre. C’est très dur pour beaucoup de gens, ici. Mais quand même, je tiens à remercier l’AEFE pour la mise en place des bourses exceptionnelles. Sans cela, nous étions dans l’incapacité totale de payer les frais de scolarité de nos filles pour le 3e trimestre, c’est clair. Et cette année, vu la situation, ça s’annonce très compliqué aussi car on ne voit pas le bout du tunnel. Ce que je crains, ce sont les dépôts de bilan par centaines dans le secteur touristique. C’est ce qui risque d’arriver dans les mois à venir si la situation ne change pas très vite. Je pense que pour l’hôtellerie, ça va repartir d’ici la fin de l’année, timidement. Pour nous, qui sommes dans une niche, c’est plus problématique. Je pense que nous recommencerons à travailler, réellement, qu’à partir de la seconde partie de l’année 2021 car les entreprises étrangères avec lesquelles nous travaillons depuis des années, ne sont pas dans la perspective d’offrir des séjours sous le soleil de Marrakech à leurs clients et à leurs collaborateurs. Ceci dit, je veux rester optimiste. Mais très clairement, vivemment qu’on puisse tirer une croix sur cette année 2020…

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