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Les 2.6 A LA RENCONTRE DE MOHAMED AREJDAL AU COMPTOIR DES MINES

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Une classe de 2nde prend la plume au sujet de l’expo de Mohamed Arejdal au Comptoir des Mines

(Article écrit par les élèves de 2nde 6, lors d’un atelier journalistique mené en classe avec leur professeur de Français et le chargé de communication de l’établissement)

Dans le cadre du lancement du prix littéraire francophone l’Arganier, auquel participe, pour la première fois, le lycée français de Marrakech, la classe de 2nde 6 s’est intéressée de près, à partir de cinq romans, aux trois thèmes principaux que sont l’exil, la frontière et l’identité.

Il y avait donc une évidence à ce que cette classe se rende, le mercredi 6 février dernier, au Comptoir des Mines, la fameuse galerie d’art dirigée par Hicham Daoudi.

Un artiste marocain engagé et pluridisciplinaire

Lors de cette sortie dans le centre-ville de la cité ocre, les élèves ont pu rencontrer l’artiste Mohamed Arejdal et découvrir son exposition intitulée “Ressala” qui veut dire “lettre” ou “message” en arabe. Agé de 36 ans, Mohamed Arejdal est une figure montante de l’art contemporain au Maroc. Il met en scène des thématiques comme l’idéologie, le nomadisme et les enjeux autour des frontières. Et ce, à travers plusieurs supports comme la vidéo, la sculpture, la photo et les installations artistiques.

La visite s’est déroulée en présence de Salah et de Yasmine, deux guides qui ont pris le temps d’expliquer et de répondre aux questions des élèves en rapport avec les différentes salles et ambiances de l’exposition. Ces derniers ont ainsi pu s’imprégner des multiples interrogations de l’artiste marocain et mieux comprendre son message en lien étroit avec les questions de l’héritage et du lien, disloqué, qu’il faudrait tisser ou retisser : dans son oeuvre, la suture y est d’ailleurs très présente. Sous la forme du fil à coudre, du fil à enfiler les perles et les pièces de bois, sous la forme même du mètre ruban…

Derrière les œuvres, des interrogations fortes sur le prix à payer de la modernité

La salle consacrée à “l’idéologie” donne à réfléchir sur les amalgames liés aux cultes religieux et certaines idéologiques qui, selon l’artiste, enferment des populations entières dans des stéréotypes déterminés.  Dans la salle “nomadisme en péril”, les œuvres de Mohamed Arejdal évoquent l’extinction programmée des “caravanes nomades” et démontrent que les populations du “Grand Sud”, une région qu’il connaît bien – il est né à Guelmim -, ont du mal à conserver leurs héritages, leurs exceptions culturelles. La salle suivante, qui évoque la question des “frontières”, pousse à développer une réflexion sur le rôle de celles-ci, les mouvement migratoires ainsi que les conditions d’accueil des populations étrangères.

Enfin, la salle “répondre à Lyautey”, ouvre, non sans humour, à un grand débat sur l’héritage politique, économique et social du Maroc durant le protectorat, notamment dans cette région du Maroc dit “inutile”, pour reprendre l’expression du Maréchal, où la modernité a été imposée à un rythme effréné. Un message visuel transmis avec force et brio par l’artiste. A méditer, plus que jamais.

NB : Précisons que quelques jours auparavant, une dizaine d’autres élèves volontaires de l’établissement ont également visité cette exposition dans le cadre du dispositif “Au Musée!”. Ils avaient pu bénéficier ce jour-là de l’encadrement de l’artiste pour accompagner leur lecture des oeuvres. A la fois bavard et espiègle, porteur d’un discours fort et humaniste, l’artiste marocain s’était prêté au jeu de cette rencontre avec beaucoup de bonheur et nous le remercions, au même titre que les responsables du Comptoir des Mines.

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