CHRONIQUES LYCEENNES : SIX ELEVES DE 3e DISTINGUES PAR L’ACADEMIE CHARLES CROS

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 Chroniques lycéennes : à l’école de la critique musicale, six de nos élèves distingués par l’Académie Charles-Cros

Septembre 2021. Au rayon des bonnes nouvelles, prenons la direction de Paris où l’Académie Charles Cros a récemment rendu public sa sélection annuelle des Chroniques Lycéennes, un dispositif qui vise à former les élèves à la critique musicale et qu’elle chapeaute depuis une vingtaine d’années.

Pour rappel, les élèves de la classe de 3e4 avaient rejoint ce projet culturel au printemps dernier : à partir d’une sélection numérisée de 20 titres de la chanson française actuelle, nos collégiens, accompagnés de deux enseignants, Servanne Briand, professeur de Français, et Iglika Gabbay, professeur de musique, accompagné du chargé de communication de l’établissement, avaient d’abord été invités à exprimer les sentiments qu’elles leur inspirent à l’écoute, à en débattre entre eux, avant de les coucher par écrit, à la manière d’une chronique musicale.

Nos élèves avaient même caressé l’espoir de pouvoir vivre un face-à-face des plus riches avec l’un des artistes en lice, le rappeur Younes, d’origine marocaine. Hélas, cette rencontre prévue en juin dernier n’avait pu se faire en raison des restrictions de déplacement avec l’Europe en cours à ce moment-là.

Toujours est-il qu’après plusieurs heures d’écoute et d’écriture menées par les élèves, en classe et à la maison, sur l’une des chansons de leur choix, notre équipe pédagogique s’était mis d’accord sur l’envoi de dix chroniques, parmi les plus réussies, les plus percutantes, les plus originales et pertinentes.

L’été dans le rétro, le jury de l’académie Charles Cros a récemment rendu son verdict et mis en ligne une sélection des meilleures chroniques musicales écrites par des lycéens de toute la France. Et quelle surprise de voir que sur le site de l’association, six chroniques signées par nos élèves ont été publiées ! Oui, six ! Ces chroniques, que nous reprenons en partie ci-dessous et que vous pouvez toutes retrouver sur le site de l’académie, seront également à l’honneur dans le prochain numéro du magazine Francofans et la revue trimestrielle Hexagone.

Dans le désordre, « nos » lauréats sont donc :

  • Nada Alaoui Mrani et Nada El Moatassim Billah, pour leur chronique respective sur la chanson « Il est où le SAV ? », de Suzane
  • Intissar El Morchid, pour sa chronique sur le titre « Respire », de Gaël Faye
  • Mehdi Lahrichi et Clara Malcros, pour leur chronique respective de « Le monde est virtuel », de Younès
  • Isaure Moulin, pour sa chronique de « Quand je marche », de Ben Mazué

Toute l’équipe de direction se joint aux responsables du projet pour féliciter le travail qui a été réalisé en quelques semaine par ces élèves et l’ensemble de leurs camarades de classe. Exprimer ses émotions de manière claire, mais aussi utiliser un langage musical cohérent en s’immergeant dans l’univers de artistes et ce, tout en stimulant le sens critique et la curiosité à travers des mots qui claquent, qui touchent : le défi général était de taille mais les élèves l’ont relevé avec beaucoup de talent et de mérite, surtout quand on sait que ce concours est normalement destiné à un public lycéen.

«Selon moi, note la professeur de français Servanne Briand, le “supplément d’âme” de ce projet résidait entre autres dans l’engagement que les élèves introduisent nécessairement dans leur production écrite. Le fait qu’ils aient librement choisi la musique qu’ils avaient à chroniquer les ont aidés, naturellement. L’appropriation s’est fait plus immédiatement d’autant qu’elle est en lien avec des questionnements qui traversent leur adolescence le plus souvent, voire des questions sociétales qui les engagent et sur lesquelles ils émettent le désir de se positionner, d’”exprimer leur voix”. Grâce au support de la musique, l’écriture devient dès lors un espace de production de sens diversement poétique mais toujours engagé ! Une belle aventure pour nos élèves ! »

Un enthousiasme que les élèves distingués tenaient à partager. « Ce fut très enrichissant de s’exprimer sur une musique qui m’a particulièrement touché, souligne Nada Alaoui-Mrani, pour qui le choix s’est porté sur une chanson qui évoque le thème de la pollution, un sujet qui lui tient à cœur. Avec l’aide de M.Beaubet et des enseignants, nous avons appris au cours de plusieurs séances à approfondir les musiques que nous avions choisi, afin de les décrire au mieux aux lecteurs.» « Ce projet m’a beaucoup apporté que ce soit sur le plan culturel avec la richesse des styles musicaux ou sur le plan personnel avec la découverte du métier de journaliste, confie pour sa part Nada El Moatassim Billah. Tout en écrivant ma chronique musicale, j’ai su trouver le style qui me plaisait et me correspondait. Je suis heureuse que mon travail ait porté ses fruits et que ma chronique musicale soit publiée au prix Charles Cros ! »

Suzane, “Il est où le SAV ?” : Y’a t’il un service après vente ?

Avez-vous déjà entendu parler de Suzane ? Permettez-moi de vous la présenter. De son vrai nom Océan Colom, c’est une auteure, compositrice et interprète française. Une artiste très engagée, qui dénonce les problèmes de la société. Et ils sont nombreux…

En 2019, Suzane est élue l“artiste la plus apparue sur scène” avant même la sortie de son premier album « Toï Toï »où elle montre son engagement dans la lutte contre certains fléaux sociaux.
Dans “Il est où le SAV ?”, dont le clip fut visionné par 2,9M utilisateurs sur YouTube, Suzanne dénonce, en featuring avec Témé Tan, le manque d’intérêt porté par
l´Homme à la pollution.

Au début de ce titre, Suzane nous entraîne directement dans une ambiance musicale dansante et exotique, une mélodie très prenante, en introduisant le thème de sa musique. C’est avec une voix douce qu’elle s’exprime et nous fait prendre conscience que certaines grandes firmes n’accordent pas assez d’attentions aux dégâts qu’ils causent. Puis sans qu’on s’y attende, le rythme accélère soudainement au moment du refrain lorsqu’elle répète en parlant de la terre que “ça se réchauffe” , en prenant un ton plus grave.

Suzane n’a cessé de nous interroger sur l’emplacement du SAV, le service après vente de la terre, faisant ainsi référence à un objet acheté que l’on a abîmé et que nous aimerions remplacer.
Elle use de la métaphore “un air de chicha” pour parler de la pollution produite par les usines pékinoises. Une autre fois c’est la télé-réalité – Koh Lanta qui est vulgairement dénoncée avec ses plages finalement peu idyllique…Elle s’en prend aussi à McDonald’s, Coca-Cola ou encore Caprisun.

Dans le refrain, elle insiste sur le fait que “tout le monde le savait”, pour bien nous faire comprendre que nous sommes tous témoins de ce phénomène mais que la croissance néfaste de son ampleur ne cesse d’augmenter.
Ce n’est pas la seule chanson dans laquelle les travers de la société sont dénoncés et remis en question, puisque dans ce même album « Ocena »un autre titre “Slt”,abréviation de “salut”, dénonce l’harcèlement sexuel subit par les femmes dans la rue ou encore dans le milieu du travail.

Merci Suzane de nous ouvrir les yeux en grands !

Nada ALAOUI MRANI
Lycée Victor Hugo, Marrakech

Gaël Faye, “Respire” : Nos souffles coupés

Gaël Faye, « virevolteur de mots plein d’amertume », comme il se décrit lui-même dans le titre A-France est auteur-compositeur-interprète franco-rwandais. Il est né le 6 août 1982, à Bujumbura, au Burundi, d’un père français et d’une mère rwandaise. À l’âge de 13 ans, il émigre en France, fuyant la guerre civile burundaise. À travers ses textes et sa musique il questionne sa propre expérience de vie en abordant les thèmes de l’exil, du métissage, de la domination et du génocide.

Son troisième album ‘’Lundi Méchant’’ est sorti en pleine pandémie, le 6 novembre 2020. Dans ‘’Respire’’ la deuxième chanson de cet album, on découvre une mélodie semant des respirations tel des battements d’un cœur sujet à l’anxiété, illustrant le rythme de nos vies trop pressées. Avec son caractère martelé, franc, et pourtant serein, la mélodie a le don de nous envoûter tel un chant de sirène et favorise l’imprégnation de celle-ci et des paroles dans nos têtes. Certes, le texte joue un rôle plus important, mais c’est la musique haletante qui nous accroche dès la première seconde. Dans ses paroles, il décrit les jours qui se ressemblent et qui passent. Ce sentiment, dont nous sommes tous sujets, nous donne l’impression de simplement exister, sans vraiment vivre. Le refrain, quant à lui, offre une solution à ce sentiment‘’Respire”, et “espère’’.

Cette chanson certifie le talent reconnu, mais qui mériterait d’accroître, de ce chanteur. Comme l’auteur Vicki Corona l’exprime dans ‘’Danses Folkloriques des Philippines’’, ‘’rappelez-vous que la vie ne se mesure pas au nombre de respirations que nous prenons, mais aux moments qui nous coupent le souffle’’ ! En effet, le talent de Gaël Faye est à couper le souffle, et chaque moment de la chanson est mémorable.

Intissar EL MORCHID 3e4
Lycée Victor Hugo Marrakech

Suzane, “Il est où le SAV ?” : C’est “nous” le SAV !

Elle n’a pas peur de ce que l’on pense d’elle. De l’image excentrique qu’elle dégage. C’est Suzane avec un seul “n”, figure montante de la scène française. Originaire d’Avignon, elle sort ses premiers singles “L’insatisfait” et “La Flemme” en 2018 et a su se démarquer en 2020 avec son premier album “Toï Toï”.Une très belle année pour cette artiste engagée qui fut récompensée aux Victoires de la musique dans la catégorie “révélation scène”.

Dans un univers electro et en utilisant des mots simples, Suzane dénonce avec ironie plusieurs thèmes, parmi lesquels se trouvent le harcèlement sexuel ou l’homophobie mais aussi l’écologie qui est le sujet principal de son tube “Il est où le SAV ?”
La pollution, le réchaufement climatique et la destruction imminente de notre planète font rage dans ses paroles.

En écoutant ce titre, Suzane nous entraîne dans un torrent d’idées qui nous chamboulent. C’est efectivement le genre de chansons dont les paroles captent votre attention jusqu’à la dernière note.
L’humour des paroles rejoint la jovialité de la musique. Couplet après couplet, ses mots faisant référence à des objets qui nous entourent, nous sensibilisent sur un sujet désolant mais qui fait partie de notre quotidien : la crise écologique de notre planète. Avec sa voix claire et captivante, Suzane nous plonge dans la réalité en dénonçant avec fnesse la pollution maritime due au plastique.

Elle fait également référence à l’Indonésie où des forêts entières sont rasées et à la Chine où un climat “apocalyptique” règne. Avec son rythme aux infuences afro, la mélodie nous séduit et nous invite à danser. Quant au refrain, il nous met un coup dans le dos. Le contraste entre la légèreté de la mélodie electro et le sujet grave qu’elle dénonce est à la fois plaisant et déroutant. C’est donc avec gaieté que Suzane nous amène à contempler l’état de notre planète et nous pousse à réféchir et à agir. Alors agissons !

Nada EL MOATASSIM BILLAH 3°4
Lycée “Victor Hugo”- Marrakech

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