CONCOURS DE PLAIDOIRIES DU MEMORIAL DE CAEN : UNE PLACE EN FINALE POUR NOTRE ELEVE IRINA DIP !
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Le superbe parcours d’Irina Dip, élève de terminale au LVH et finaliste du concours national de plaidoiries du Mémoriel de Caen

Brillante lycéenne à l’esprit critique aiguisé, Irina Dip suit cette année l’enseignement Droit et grands enjeux du monde contemporain (DGEMC). Une option qui lui a permis d’élargir ses perspectives d’élève de terminale et de découvrir l’existence du Concours national de plaidoiries du Mémorial de Caen. Lancée dans cette belle aventure avec une quinzaine d’autres élèves du LVH, Irina Dip a réussi à franchir toutes les étapes et décrocher une place, parmi les 1700 candidats, pour la grande finale de ce concours prévue le 10 mars sur la grande scène de ce musée figurant parmi les principaux centres mémoriels européens. Accompagnée sur place par sa professeure de DGEMC, Mme Villaumé, Irina Dip, âgée de 17 ans, fille d’un papa libanais et d’une maman française, y défendra le droit au plaisir. Avec style et conviction.
📺 Si vous souhaitez regarder sa prestation, sachez que la finale sera retransmise en direct sur la page FB et le site du Mémorial de Caen, le 10 mars.

Irina, peux-tu nous en dire un peu plus sur ce concours lycéen et nous expliquer quel le thème tu défendras lors de la finale nationale organisée au Mémorial de Caen, en public et devant un jury qui sera présidé cette année par le dessinateur de presse iranien Kianoush Ramezani ?
Ce concours est très connu en France et vise à permettre aux lycéens et lycéennes de pouvoir dénoncer une atteinte aux droits de l’Homme. Personnellement, j’ai cherché mon sujet pendant plusieurs semaines. J’avais d’abord pensé à proposer une plaidoirie sur le droit à l’avortement aux USA mais ce sujet était déjà pris et manquait un peu d’originalité. Je me suis donc replongé dans mes recherches et suis tombé sur plusieurs articles et reportages concernant l’excision des femmes. C’est un sujet terrible. On commence à en parler de plus en plus, en France notamment, mais je trouve que ce n’est pas assez et injuste pour les victimes. J’en sollicité l’avis de ma professeure de DGEMC, Mme Villaumé, et fait finalement le choix de prendre ce sujet en défendant le droit au plaisir.
Comment se sont déroulées les premières étapes du concours ?
Plutôt bien, je crois (rires). En fait, au départ, on devait proposer une courte présentation de la plaidoirie en vidéo, d’une minute environ. Il y avait 1700 candidats au départ. Le jury en a gardé 140 pour la seconde phase du concours, dont deux de notre lycée : Chems Zoudani, ma partenaire lors de la première édition du concours de plaidories sur le droit à l’environnement Ecolexia, et moi. Cette 2e étape était plus complexe car il a fallu travailler sa plaidoirie sur 8 minutes, toujours en vidéo et en faisant vivre un personnage. J’ai dû faire beaucoup de recherches sur le thème de l’excision, savoir quelles sont les femmes qui sont concernées, dans quelles proportions, dans quels pays, afin d’offrir un éclairage le plus complet de la situation. J’ai voulu aussi “casser” cette idée fausse qui circule et qui tend à dire que l’excision n’existe qu’en Afrique et dans les pays musulmans. Dans ma plaidorie, je rappelle aussi que cette pratique existe aussi en Amérique du Sud. Je trouvais important d’appuyer sur ce fait, de préciser que les raisons évoquées pour la pratique de l’excision sont de l’ordre du traditionnel, du culturel, avant tout. J’avais un mois et demi pour préparer cette vidéo mais avec notre planning particulièrement chargé en terminale, les examens, le Bac Blanc, le voyage du Club ONU à Genève, j’ai joué un peu avec le feu et n’ai envoyé la vidéo que le jour de la date limite. C’était juste… En tout cas, deux semaines plus tard, j’ai appris que sur les 140, le jury en avait retenu 14, dont la mienne. J’étais trop heureuse !
Tu ressens quoi d’être retenue pour participer à cette finale ?
Pour être franche, je ne croyais pas vraiment en mes chances. La prise que j’ai retenue et envoyée, je n’en étais pas satisfaite, car fatiguée et stressée à ce moment-là. Sauf que je n’avais plus assez de temps pour faire mieux. Bon, à l’arrivée, il semble que ce n’était pas trop mal et c’est une grande fierté, vraiment. Pas mal de personnes m’ont soutenu durant ces premières étapes et j’ai une pensée pour Zineb, une élève du lycée, qui est également une amie, et qui m’a toujours donné son avis à chaque étape de la construction de ma plaidoirie. Son aide m’a été précieuse.
L’art de débattre, le plaisir de défendre des idées, de parler en public, de jouer avec les mots, ça te vient d’où ?
Je ne sais pas trop. J’ai toujours aimé cela, je crois, mais c’est encore plus vrai depuis quelques mois. C’est d’ailleurs pour cela que je me suis inscrite cette année en option DGEMC. Être avocate est l’une des voies professionnelles que j’envisage, plus tard. Je regarde beaucoup de plaidoiries, en ligne, sur les réseaux sociaux, notamment celles de Pierre Faury, un élève de HEC Paris. Ce qu’il fait avec les mots, avec le rythme, avec l’écriture, est incroyable. C’est fin, toujours pertinent. J’aime découvrir, apprendre, chercher, me renseigner… Je ne vois pas cela comme un exercice mais plutôt comme une passion, quelque chose que j’apprécie faire dès que j’ai un peu de temps libre.
Tu seras l’unique représentante des lycées français de l’étranger sur cette finale, c’est bien cela ?
Oui, chaque région de France est représentée en finale par un(e) candidat(e). Il y a aussi un(e) candidat(e) qui représente les départements d’Outre-mer (DOM) et un(e) représentant(e) des lycées français du réseau AEFE, où j’ai suivi toute ma scolarité (Ndlr, à Casablanca, tout d’abord, à l’école primaire Georges Bizet, puis au Lycée français Victor Hugo de Marrakech, depuis le CM2). Je rappelle que l’an dernier, aussi, c’était une élève du LVH – Selma Boucetta – qui avait représenté les lycées français de l’étranger sur ce concours.
Une plaidoirie réussie, c’est une cause bien défendue, avec conviction et fluidité. Sur la forme, quels sont les leviers que tu as choisi d’activer pour « embarquer » le jury, qui sera majoritairement composé d’avocats du barreau français ?
Effectivement, pour accrocher le jury et capter l’intérêt du public qui sera aussi présent, la cause ne suffit pas toujours. Un texte trop frontal, trop brut, même s’il est fort, sur un thème important, peut avoir du mal à convaincre et susciter du rejet. C’est mon avis. Il faut aussi penser à proposer quelque chose de différent des autres, pour se démarquer. C’est pourquoi j’ai fait le choix d’accorder une grande place au style et jouer sur les sonorités et les répétitions. Cela m’a demandé pas mal de travail, c’était compliqué mais important, je crois, pour le rythme final que je donne à ma plaidoirie. Après, clairement, et même si j’ai un peu l’esprit de compétition, le but n’est pas de gagner mais de défendre une cause avec engagement et toucher un maximum de personnes.
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